Fondamentaux des Neurosciences & Efficacité Cognitive
Bienvenue à cette présentation sur les neurosciences appliquées à la performance cognitive. Nous explorerons ensemble les mécanismes cérébraux qui sous-tendent notre efficacité intellectuelle et professionnelle, depuis les fondements biologiques jusqu'aux applications pratiques.
Ce voyage au cœur du cerveau nous permettra de comprendre comment notre organe le plus complexe façonne notre capacité à apprendre, à nous concentrer et à performer. En comprenant ces mécanismes, nous pourrons identifier des stratégies concrètes pour optimiser notre fonctionnement cognitif au quotidien.
Copyright Bernard HENRY
Les Neuromythes
De nombreuses croyances populaires sur le cerveau humain persistent malgré leur réfutation scientifique. Examinons les 5 les plus répandues :
« On n’utilise que 10 % de notre cerveau »
Pourquoi c’est faux : L’imagerie cérébrale moderne montre que nous utilisons 100 % de notre cerveau, mais pas tout en même temps. Chaque zone a sa fonction, et même une action simple active plusieurs réseaux.
🧠 Ce mythe dévalorise la richesse de notre potentiel cérébral réel.
« Le cerveau gauche est logique, le droit est créatif »
Pourquoi c’est faux : Les deux hémisphères travaillent toujours ensemble, reliés par le corps calleux, un pont de fibres nerveuses qui permet aux chemins cérébraux de communiquer en temps réel.
🧠 Ce mythe enferme les gens dans des "profils" réducteurs.
« Les styles d’apprentissage (visuel, auditif, kinesthésique) déterminent notre façon d’apprendre »
Pourquoi c’est faux : Aucune preuve scientifique ne valide cette théorie. Le cerveau apprend mieux par variété sensorielle, répétition, émotion, jeu et interaction.
🧠 Ce mythe limite les méthodes pédagogiques et enferme les apprenants dans des cases.
« Les émotions perturbent la pensée rationnelle »
Pourquoi c’est faux : Les émotions sont essentielles à la prise de décision et à l’engagement. Ce n’est pas leur présence qui gêne, mais l'absence de régulation émotionnelle.
🧠 Ce mythe empêche de comprendre le rôle fondamental de l’intelligence émotionnelle.
« Ce que je vois est réel »
Pourquoi c’est faux : Ce que l’on voit est une construction cérébrale, interprétée à partir d’indices, de souvenirs, d’attentes et de raccourcis. Les illusions d’optique le prouvent.
🧠 Ce mythe empêche de saisir combien nos perceptions peuvent être trompeuses au travail (biais visuels, erreurs de jugement).
Le Mythe du Multitâche :
Ce que nous appelons communément "multitâche" est en réalité un basculement rapide entre différentes tâches. Chaque changement d'attention engendre un "coût de commutation" qui ralentit notre performance et augmente les erreurs.
Les recherches en neuroimagerie révèlent que lors de basculements fréquents entre tâches, le cortex préfrontal doit constamment reconfigurer ses ressources, créant une fatigue cognitive significative. Cette alternance rapide peut réduire notre productivité de 40% par rapport à un travail séquentiel, même chez les individus qui se perçoivent comme efficaces en multitâche.
Jeu d'association
Le Cerveau en Action
Derrière chaque choix, chaque interaction ou ressenti se cachent des régions cérébrales précises, étroitement interconnectées, qui modèlent nos comportements.
Plongeons à présent dans l’exploration des structures majeures du cerveau et découvrons comment elles contribuent à nos facultés d’analyse, de régulation émotionnelle et de communication
Cortex préfrontal
Centre décisionnel et planification stratégique
Système limbique
Régulation émotionnelle et motivation
Amygdale
Détection des menaces et réponse au stress
Neurones miroirs
Base de l'empathie et influence sociale
Cortex préfrontal (CPF)
🔬 Fonction neurocognitive :
Le cortex préfrontal est la partie la plus évoluée du cerveau humain, situé à l’avant du lobe frontal. Il est impliqué dans :
  • la planification à long terme,
  • la prise de décision complexe,
  • la régulation des comportements sociaux,
  • la gestion des émotions par contrôle top-down sur les structures limbiques.
🧪 Sous-régions clés :
  • Dorsolatéral (CPFdl) : mémoire de travail, résolution de problèmes, pensée abstraite.
  • Ventromédian (CPFvm) : prise de décision émotionnelle, lien avec la récompense et les valeurs sociales.
  • Orbitofrontal : évaluation du risque, de la punition et de la récompense.En leadership, un CPF bien régulé permet d’inhiber les réactions impulsives, d’intégrer les enjeux complexes d’un projet et de naviguer dans l’ambiguïté.
💓 Système limbique
🔬 Fonction neuroémotionnelle :
Il s’agit d’un ensemble de structures (dont l'amygdale, l'hippocampe, l'hypothalamus, etc.) impliquées dans :
  • la régulation émotionnelle,
  • la motivation,
  • la mémoire affective,
  • l’attachement social.
🧪 L’hippocampe joue un rôle dans l’intégration des souvenirs dans leur contexte émotionnel.
L’hypothalamus pilote les réponses physiologiques (faim, sommeil, stress).
L’amygdale, qui en fait partie, est traitée à part ici (cf. ci-dessous).
💡 Dans un contexte managérial, le système limbique influence la perception intuitive d’un environnement social, les réactions face à l’incertitude, et la capacité à motiver autrui.
Amygdale
🔬 Fonction de vigilance et de survie :
L’amygdale est une structure en forme d’amande située dans le système limbique. Elle joue un rôle crucial dans :
  • la détection rapide des menaces (même inconscientes),
  • la réponse de fuite, lutte ou inhibition,
  • le conditionnement émotionnel (associations entre émotions et stimuli).
🧪 Elle déclenche la libération de cortisol et d’adrénaline via l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HPA), activant la réaction de stress.
💡 Dans le leadership, une amygdale suractivée peut générer des réactions de défense, rigidité ou agressivité. Une autorégulation par le CPF est essentielle pour la prise de recul émotionnel.
Neurones miroirs
🔬 Fonction sociale et empathique :
Découverts chez les primates puis confirmés chez l’humain, les neurones miroirs s’activent à la fois :
  • lorsque nous effectuons une action,
  • et lorsque nous observons quelqu’un d’autre la faire.
Ils jouent un rôle fondamental dans :
  • l’empathie (reconnaître et ressentir les émotions d’autrui),
  • la compréhension des intentions,
  • la communication non verbale et la synchronisation sociale.
🧪 Ces neurones sont situés notamment dans le cortex prémoteur, l’insula et le cortex pariétal inférieur.
💡 Chez un leader, l’activation des neurones miroirs est un levier d’influence non verbale, de présence relationnelle, et de leadership empathique.
Cerveau Rationnel vs Émotionnel
Le cerveau est en réalité le théâtre d’un équilibre subtil entre deux systèmes complémentaires : le cerveau rationnel et le cerveau émotionnel.

Comprendre cette dualité est fondamental pour décrypter les comportements, optimiser les prises de décision, gérer le stress et développer un leadership à la fois stratégique et humain.
Question : Pourquoi certaines personnes gardent leur sang-froid en situation de crise, tandis que d'autres réagissent de manière impulsive ? La réponse est dans notre cerveau, qui abrite deux systèmes complémentaires : l'un raisonne, l'autre ressent."
Cerveau Rationnel
  • Analyse logique
  • Décisions réfléchies
  • Concentration sur données
  • Objectivité
Cortex préfrontal (Dorsolatéral)
Cerveau Émotionnel
  • Réactions instinctives
  • Intuition
  • Perception des risques
  • Connexion sociale
Système limbique (amygale, insula…)
Cette dualité n’est pas une opposition, mais une complémentarité fonctionnelle. Cultiver la synergie entre ces deux pôles permet une pensée plus agile, plus humaine et plus efficace, notamment en contexte d’incertitude ou de pression.
Message clé à retenir :
"Votre efficacité dépend moins de votre intelligence brute que de votre capacité à mobiliser intelligemment vos deux cerveaux : l'analytique et l'émotionnel."
Mais que se passe-t-il lorsque ces deux cerveaux sont mis sous pression ?
Cerveau rationnel
Analyse logique
Décisions planifiées
Cerveau émotionnel
Réactions instinctives
Intuition
Neurochimie du stress
Un troisième acteur entre en scène dans les situations de tension, de surcharge ou de menace fréquentes dans le quotidien d'un leader
Ces interactions complexes entre nos systèmes cérébraux rationnels et émotionnels sont profondément modifiées par les réponses biochimiques au stress.
Neurochimie du Stress
Le stress n’est pas qu’un simple ressenti : c’est une réaction biologique complexe, orchestrée par notre cerveau et notre système hormonal, qui influence directement notre clarté mentale, notre comportement, et nos relations.
Déclenchement
Perception d'une menace ou pression
Libération d'hormones
Cortisol et adrénaline en circulation
Réponse physiologique
Accélération cardiaque et respiration
Impact cognitif !
Réduction capacités analytiques et créatives
Zoom sur l'Impact Cognitif
Lorsque nous sommes exposés à une forte pression (urgence, surcharge, conflits, environnement incertain), notre cerveau modifie radicalement son fonctionnement.
🔥 Activation du circuit de survie
L'amygdale prend le contrôle et déclenche une réaction rapide : fuite, lutte, inhibition. Elle court-circuite temporairement le cortex préfrontal.
Daniel Goleman a popularisé ce phénomène sous le nom de « hijack amygdalien ».
🧩 Réduction des capacités analytiques
Difficulté à structurer sa pensée, perte de la vision d'ensemble, jugements biaisés, hyperfocalisation sur la menace, baisse de la mémoire de travail (Baddeley, 2000).
Conséquence : moins de discernement, plus de décisions impulsives.
🎨 Diminution de la créativité
Le stress réduit la connectivité entre les hémisphères et le réseau par défaut (Default Mode Network), crucial pour l'imagination et l'intuition (Beaty et al., 2016).
La pensée devient rigide, conservatrice, tournée vers la survie immédiate.
Effets prolongés sur la cognition
Si l'exposition au stress devient chronique : altération durable du cortex préfrontal, hyperactivité de l'amygdale, baisse de la neuroplasticité, risques accrus de burn-out.
"Quand nous sommes sous stress notre cerveau ne devient pas bête, il devient rapide. Mais ce mode rapide a un coût : il court-circuite nos capacités de réflexion. Kahneman appelle cela le Système 1. Pour retrouver de la clarté, il faut réactiver le Système 2 : ralentir, respirer, observer, réfléchir."
Daniel Kahneman (2011) Ouvrage : Thinking, Fast and Slow
Surcharge Cognitive :
La surcharge cognitive survient lorsque la quantité d’informations à traiter dépasse les capacités de traitement du cerveau, en particulier celles de la mémoire de travail et du cortex préfrontal.
Signes comportementaux
  • Diminution de la précision des décisions
  • Augmentation du temps de réponse
  • Erreurs d'inattention plus fréquentes
  • Sensation subjective d'effort mental élevé
Impact physiologique
  • Activation accrue du cortex préfrontal
  • Élévation du cortisol (hormone du stress)
  • Fatigue mentale et épuisement cognitif
  • Perturbation des cycles de sommeil
Conséquences à long terme
  • Baisse de créativité et d'innovation
  • Risque accru de burnout cognitif
  • Difficultés persistantes de concentration
  • Diminution de la satisfaction professionnelle
Stratégies pour Gérer la Charge Cognitive
Dans un environnement professionnel saturé d'informations, de notifications et de multitâches, la charge cognitive devient un frein majeur à la performance et au bien-être.
👉 Heureusement, certaines stratégies simples et scientifiquement validées permettent de préserver la clarté mentale et la qualité décisionnelle.
Filtrer
Éliminer les informations non essentielles et réduire les distractions dans l'environnement de travail
Fragmenter
Diviser les informations complexes en unités plus petites et gérables
Espacer
Introduire des pauses stratégiques pour permettre la consolidation cognitive
Alterner
Varier les types de tâches pour utiliser différentes ressources cognitives
Ces stratégies sont particulièrement efficaces lorsqu'elles sont intégrées dans une routine de travail quotidienne. La recherche montre qu'une réduction de 20% des interruptions peut améliorer la productivité jusqu'à 40% en diminuant la charge extrinsèque sur notre système cognitif.
Les techniques de gestion de la charge cognitive sont particulièrement cruciales dans notre environnement professionnel moderne, caractérisé par une surabondance d'informations et de sollicitations numériques constantes.
Biais Cognitifs
Sous pression, nos mécanismes de pensée sont radicalement transformés par l'apparition de biais cognitifs.
Face au stress, notre cerveau déploie une stratégie d'optimisation : il cherche à économiser ses ressources en activant des raccourcis mentaux — rapides et automatiques, mais souvent trompeurs et réducteurs.
Dans l'univers professionnel du management et de la prise de décision, ces biais exercent une influence insidieuse mais puissante :
  • Ils déforment notre perception de la réalité et notre jugement,
  • Renforcent et cristallisent nos croyances limitantes,
  • Et dégradent significativement la qualité des échanges avec nos collaborateurs.
1
🔍 1. Biais de confirmation
Tendance à favoriser les informations qui confirment nos hypothèses initiales
🩺 Exemple :
Un patient présente de la fièvre et de la toux. Le médecin pense immédiatement à une grippe.
Il ne demande pas de test COVID ni de radio pulmonaire, car les symptômes "collent" avec la grippe.
➡️ Il filtre inconsciemment les données pour confirmer son hypothèse initiale.
Bonne pratique : Chercher aussi des données qui pourraient contredire le diagnostic initial.
2
2. Ancrage
L'information initiale influence démesurément le raisonnement
🩺 Exemple :
Un patient arrive aux urgences avec un triage mentionnant "crise d'angoisse".
Même après de nouveaux symptômes (douleurs thoraciques, essoufflement), l'équipe reste fixée sur l'anxiété.
➡️ L'étiquette initiale "angoisse" oriente tout le raisonnement, malgré des signes d'embolie pulmonaire.
Bonne pratique : Réévaluer à chaque nouvelle donnée, rester ouvert au changement de perspective.
3
🌟 3. Effet de halo
Une impression positive ou négative globale influence les jugements spécifiques
🩺 Exemple :
Une patiente bien habillée, polie, souriante est perçue comme "en bonne santé" ou "moins grave".
Le médecin minimise la douleur exprimée, pensant qu'elle "exagère un peu".
➡️ L'apparence influence le jugement clinique.
Bonne pratique : Séparer l'aspect relationnel et l'évaluation clinique. S'en tenir aux faits objectifs.
4
🕒 4. Biais de récence
On accorde plus de poids aux informations les plus récentes
🩺 Exemple :
Après avoir vu trois cas d'angines virales en consultation, un médecin voit un patient avec gorge rouge + fièvre.
Sans creuser plus loin, il pense à une "autre angine virale", oubliant d'envisager une mononucléose ou une infection bactérienne.
➡️ Les cas récents influencent son raisonnement sans qu'il s'en rende compte.
Bonne pratique : Prendre un pas de recul sur chaque cas, comme s'il était le premier de la journée.
Neuroplasticité
Face à ces biais et aux effets du stress sur notre cerveau, une question essentielle se pose : sommes-nous condamnés à répéter les mêmes schémas ?
Heureusement, la réponse est non.
C’est ici qu’entre en jeu une capacité fascinante du cerveau humain : la neuroplasticité.
Apprentissage
Acquisition de nouvelles compétences modifie structure cérébrale
Adaptation
Cerveau se réorganise face aux défis
Développement
Pratique délibérée renforce circuits neuronaux spécifiques
Transformation
Changement durable des habitudes mentales
Grâce à la neuroplasticité, chacun peut entraîner son cerveau comme un muscle, pour renforcer certains circuits liés à la prise de décision, à la gestion émotionnelle, ou encore à la relation humaine.
Exemples
1. Prise de recul & lucidité cognitive
💡 Objectif : Réduire l'impulsivité, prendre de meilleures décisions
  • Exercice : Pratique quotidienne de la pleine conscience (ex : 5 min de respiration avant une réunion).
  • Impact : Renforce les connexions dans le cortex préfrontal, améliore le contrôle des réactions automatiques (émotions, biais, stress).
2. Écoute active & intelligence relationnelle
💡 Objectif : Créer un climat de confiance, mieux comprendre les autres
  • Exercice : Reformuler les propos d’un collaborateur avant de répondre.
  • Impact : Active les neurones miroirs et renforce les circuits liés à l’empathie. Cela augmente l’engagement et réduit les conflits.
3. Agilité mentale & innovation
💡 Objectif : Sortir des schémas figés, favoriser des solutions créatives
  • Exercice : Résoudre des problèmes sous un angle opposé à son point de vue habituel (“Et si je faisais tout l’inverse ?”).
  • Impact : Stimule la flexibilité cognitive, développe la capacité à s’adapter et à gérer l’incertitude.
4. Régulation émotionnelle & leadership calme
💡 Objectif : Garder son sang-froid même en cas de pression intense
  • Exercice : Utiliser la technique du "STOP" (Stop, Take a breath, Observe, Proceed).
  • Impact : Désactive l’amygdale, renforce le dialogue cortex-amygdale, améliore la maîtrise émotionnelle.
Mini quiz
Testez vos connaissances sur les neurosciences et le leadership :
1
Quelle structure cérébrale est responsable de la planification stratégique ?
a) Amygdale
b) Cortex préfrontal
c) Système limbique
2
Lequel de ces biais nous pousse à nous baser excessivement sur la première information reçue ?
a) Effet de halo
b) Biais de confirmation
c) Ancrage
3
Quel est le principal impact du stress chronique ?
a) Focus accru
b) Jugement altéré
c) Décision rapide
4
Qu'est-ce que la neuroplasticité permet ?
a) Ralentir le vieillissement
b) Renforcer les schémas de pensée existants
c) Modifier durablement les circuits neuronaux
5
Quel rôle joue l'amygdale dans le cerveau ?
a) Planification de tâches complexes
b) Régulation de la parole
c) Détection des menaces et réponse au stress
6
Quelle pratique favorise la régulation émotionnelle et calme le système limbique ?
a) Multitâche intensif
b) Pleine conscience / respiration consciente
c) Visualisation de données
7
Qu’est-ce qu’une surcharge cognitive peut provoquer immédiatement ?
a) Gain de créativité
b) Amélioration de la mémoire à long terme
c) Erreurs d’inattention et lenteur de décision
8
Quelle stratégie aide le mieux à réduire la surcharge cognitive au travail ?
a) Travailler plus vite pour tout finir
b) Varier les tâches et introduire des pauses régulières
c) Garder toutes les notifications actives pour rester réactif
Cartes de révision